24 janvier 2003 : mort d'un dirigeant historique de la CGT, Henri Krasucki

24 janvier 2003 : Mort de Henri Krasucki, résistant, dirigeant syndicaliste et communiste.

Henri Krasucki est né en 1924 dans une famille juive et communiste polonaise qui a immigré en France en 1926 pour fuir la dictature antisémite et anti-communiste du général Pilsudski.

Dès son enfance il est membre d'organisations communistes et adhère aux jeunesses communistes à Belleville où il fait la connaissance de Pierre Georges (le futur Colonel Fabien) qui devient son mentor. Il devient également ouvrier à Renault où il est vite remarqué par les syndicalistes.

Il entre dans la clandestinité durant la guerre alors que les organisations communistes sont interdites. Il participe à la résistance par des sabotages, lancements de tracts, etc. Son père, également résistant, est arrêté par les allemands en janvier 1943 et envoyé à Birkenau, Henri ne le reverra jamais, il sera gazé dès son arrivé au camp. 2 mois plus tard, il est lui-même arrêté avec sa mère et sa sœur. Il subira la torture, mais ne cèdera pas, avant d'être déporté dans les camps de concentration où il est mis au travail forcé mais où il tente tout de même d'y poursuivre les activités de résistance.

En janvier 1945, il est évacué par l'armée allemande dans l'une des terribles "marches de la mort". Épuisé et proche de l'effondrement, il est heureusement sauvé par les troupes alliées et pris en charge par l'organisation de Marcel Paul, leader communiste, qui est à ce moment l'un des chefs de la résistance et chargé de s'occuper du retour des déportés. Henri ne reviendra en France qu'au mois d'avril suivant.

Après guerre, il devient rapidement l'un des dirigeants du PCF et permanent syndical à la CGT, il entre au bureau de celle-ci en 1961 et sera l'une des plus importantes figures syndicales des grandes grèves de 1968 ainsi que l'un des principaux négociateurs des accords de Grenelle qui ont vu le salaire minimum français augmenter de 35% entre autres gains.

En 1982, il succède à Georges Seguy au poste de secrétaire général de la CGT et le restera jusqu'en 1992. La période est difficile, la CGT doit lutter contre un gouvernement Mitterrand identifié à gauche et souffre également de la désindustrialisation et de l'affaiblissement mondial des forces communistes. Malgré tout, il maintient bon l'esprit de lutte au sein de la CGT et du PCF.

Il décède le 24 janvier 2003 à Paris. Une grande cérémonie d'inhumation est organisée le 28 janvier suivant. Il repose depuis, avec d'autres membres de sa famille, au cimetière du Père Lachaise dans la 97ème division, en face du mur des Fédérés.

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[Henri Krasucki, qui a toujours et sans faille défendu les intérêts des travailleurs et est resté fidèle à ses convictions communistes et à la ligne de lutte des classes, demeure pour la CGT Cochin et la grande majorité des militants une figure de référence actuelle de l'action syndicale : "La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat." (H. Krasucki)]