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CGT Cochin

blog de la CGT de l'Hôpital Cochin

LE 27 DÉCEMBRE 1974, LA CATASTROPHE DE LIÉVIN.

Publié le 27 Décembre 2024 par CGT Cochin in Histoire

LE 27 DÉCEMBRE 1974, LA CATASTROPHE DE LIÉVIN.

Il y a tout juste 50 ans, le 27 décembre 1974, le quartier des Six Sillons de la fosse 3 du siège 19 – dit Saint-Amé –, du Groupe Lens-Liévin, est le théâtre de la dernière grande catastrophe de l’histoire de la production de charbon dans l’Hexagone, un meurtrier "coup de grisou" (composé de 90 % de méthane, inodore et invisible, le grisou était le gaz redouté des mineurs). Avec ses 42 morts et ses cent quarante enfants devenus orphelins, la catastrophe de Liévin réveilla, chez les habitants de la région, le douloureux souvenir du carnage de Courrières (1099 morts ) en mars 1906.

En janvier 1981, les Houillères sont reconnues civilement responsables et condamnées à augmenter les pensions trimestrielles des veuves. Comble du sordide patronal, à certaines veuves, la paie de décembre 1974 de leurs époux leur avaient été versées ... déduction faite des trois derniers jours ! À d’autres, il avait été demandé de régler le prix des vêtements de travail du mineur décédé !

Il fut enfin révélé que pendant cette période de récession dans les mines les consignes minimales de sécurité avaient été totalement occultées par le patronat beaucoup plus soucieux de profits ...

" Pour la première fois dans l’histoire de la mine en France, une société exploitante, celle des Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais, fut reconnue civilement responsable du drame. Elle est condamnée pour « faute inexcusable »."

(L'Humanité)

Doc : Affiche d'André Fougeron pour la CGT, 1975.

via Christophe Sauliere

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LE 27 DÉCEMBRE 1974, LA CATASTROPHE (ÉVITABLE) DE LIÉVIN
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Il y a quarante-cinq ans, au fond d’une galerie de la fosse 3, dite SAINT-AMÉ du siège 19 du groupe de Lens-Liévin, 
42 mineurs ont trouvé la mort. Un drame qui n’était pas dû à la fatalité. Lors des funérailles des victimes, les mineurs du Nord-Pas-de-Calais et de nombreux mineurs d’autres bassins rendaient, par une grève de vingt-quatre heures, hommage aux victimes. Achille Blondeau, secrétaire de la fédération des travailleurs du sous-sol CGT, eut le ton grave. La veille, le 27 décembre 1974, à 6 h 30 du matin, un violent souffle dévasta à 710 m de profondeur une part de la fosse 3, dite SAINT-AMÉ de Lens-Liévin, à Liévin. Une cinquantaine d’hommes se trouvaient au fond, exécutant des travaux préparatoires pour l’exploitation future de ce chantier. Quarante-deux gueules noires y laissèrent leur vie, le plus jeune avait vingt-cinq ans, le plus âgé cinquante-quatre : à cet instant, cent quarante enfants devinrent orphelins ! L’émotion fut considérable. L’accident était lié à un coup de grisou. Bien sûr, comme d’habitude, les responsables des Charbonnages de France évoquèrent la fatalité… Mais, pressés par l’émotion qui a saisi le monde de la mine et l’opinion publique une commission d’enquête « impartiale » fut décidée…L’instruction judiciaire fut confiée au juge Pascal, le « petit juge » qui avait défrayé la chronique lors du sordide assassinat d’une adolescente à Bruay-en-Artois. Très vite les langues se délièrent… La surveillance des chantiers aurait laissé à désirer ; de graves manquements furent notés. Les mineurs, leurs syndicats, en particulier la CGT, voulaient la vérité…Le jugement définitif sera rendu en janvier 1981…Le 23 janvier, le jugement définitif du tribunal sera sans aucune ambiguïté. Ses conclusions sont sans précédent : pour la première fois dans l’histoire de la mine en France, une société exploitante, celle des Houillères du bassin du Nord-Pas-de-Calais, est reconnue civilement responsable du drame. Elle est condamnée pour « faute inexcusable».
 
LE 27 DÉCEMBRE 1974, LA CATASTROPHE DE LIÉVIN.
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