Cent de plus en l'espace de six mois. Il s'agit de l'augmentation vertigineuse du nombre de plans sociaux dénombrés par la CGT à travers l'Hexagone. Mardi matin, la secrétaire générale de l'organisation syndicale Sophie Binet était sur le plateau de Télématin afin d'évoquer les difficultés économiques que traverse la France et qui pourraient s'accroître dans les prochains mois.
"Malheureusement, cette liste des plans de licenciement ne cesse de s'allonger, regrette-t-elle, quinze jours après l'annonce de plans sociaux retentissants chez Auchan et Michelin. Derrière, l'impact majeur est sur les petites et moyennes entreprises qui sont aussi impactées par la chute de la demande [...] Il y a un risque de récession aujourd'hui."
La leader cégétiste estime que "tous les indicateurs sont inquiétants" et confirme le risque d'une hausse continue du chômage. "Nous demandons un moratoire sur les licenciements", déclare-t-elle face à cette conjoncture morose.
"Si on laisse faire, on va détruire notre outil industriel. Il n'y a pas pire violence sociale que le chômage."
Réforme de l'assurance-chômage: "une triple peine" pour les seniors
Alors que l'attractivité de la France est en baisse selon le dernier baromètre EY, Sophie Binet rappelle qu'"il ne suffit pas d'attirer les investisseurs étrangers mais il faut aussi les garder". Pour cela, elle préconise "une toute autre politique industrielle que celles de la multiplication des cadeaux" aux entreprises. "Cela fait dix ans qu'il y a une politique de l'offre qui a été mise en place, déplore-t-elle. Le chômage a baissé en France mais moins que dans le reste de l'Union européenne. Le précédent président du Medef nous avait promis un million d'emplois et ils ne sont pas là."
"Ce n'est pas parce qu'on a plus dépensé que la dette a augmenté mais parce que les recettes ont baissé à cause des baisses d'impôts pour les plus riches donc c'est à eux de payer."
La secrétaire générale de la CGT s'est également exprimée sur les négociations des partenaires sociaux autour des nouvelles règles de l'assurance-chômage lesquelles sont dans leur dernière ligne droite. Alors que le chômage augmente et en particulier chez les seniors, elle regrette "une grave baisse" de leurs droits et évoque "une triple pleine" pour cette tranche d'âge entre la réforme des retraites qui allonge la durée de travail, les plans sociaux dont ils sont les premières victimes et donc la baisse de leurs droits à l'assurance-chômage.