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CGT Cochin

blog de la CGT de l'Hôpital Cochin

Demande urgente de réouverture de postes pour l'internat (péttion nationale)

Publié le 29 Août 2024 par CGT Cochin in Luttes nationales

Demande urgente de réouverture de postes pour l'internat (péttion nationale)

[Après les scandales qui se sont succédés tout l'été (patients contraints de rester sur des brancards aux urgences, fermetures d'urgences et de services, manque dramatique de personnel...), le gouvernement annonce sans vergogne la suppression de 1500 postes d'internes, ce qui aura inévitablement pour conséquence d'aggraver les difficultés de l'hôpital public et de renforcer les situations de déserts médicaux et les difficultés d'accès aux soins d'un grand nombre de citoyens. (CGTCOCHIN)]

 

Pourquoi cette pétition est importante

Lancée par Hélène HERUBEL

Nous, étudiants en sixième année de médecine, alertons de la profonde injustice dont nous sommes victimes : l'inaccessibilité à de nombreux postes de spécialité pour la rentrée 2024-2025. Nous demandons une réouverture de postes.

Nos études ont fait l’objet de nombreuses réformes dont nous avons essuyé les plâtres. Réforme de la PACES-One (première année commune aux études de santé) mettant fin aux redoublements autorisés, puis celle de la R2C (Reforme du deuxième Cycle).

 Les termes de cette dernière n’avaient pas encore été posés clairement lorsque nous avons commencé notre deuxième cycle, et n’ont fait que changer au cours du cursus. Les référentiels du concours ne sont pas sortis en temps et en heure.  

Des épreuves orales classantes ont été intégrées au concours et passées pour la première fois cette année. Cet examen subjectif s’est passé dans des conditions de neutralité douteuses. 

Enfin nous avions des points de parcours portant sur nos cursus extra-médicaux, dont la notation a été fixée en pleine crise Covid, juste avant de commencer le second cycle, l’externat. Notre temps déjà partagé entre révisions et stages hospitaliers devait être investi dans des activités extra-hospitalières. Même notre temps de repos devait compter pour ce concours.

Ces éléments ont fortement impacté la santé mentale de nombreux étudiants entrainant dépressions, burn out et la disparition de certains.

Malgré tout cela nous avons courageusement passé les premiers ce concours de l’EDN (Epreuves Dématérialisées Nationales). 

Nombre d’étudiants ont préféré redoubler leur quatrième ou cinquième année pour éviter cela, environ 1000 étudiants. 400 autres n'ont pas réussi à valider ce concours. Devant ces désistements, les postes proposés pour l’internat ont été diminués en conséquence, sans toutefois prendre en compte la force des demandes pour certaines spécialités. À titre indicatif et non exhaustif, les postes de chirurgie plastique et reconstructrice ont étés diminué de moitié, tandis que la médecine générale à Bordeaux l’a été de 20%. En revanche, et contre toute attente, le nombre de postes en chirurgie pédiatrique reste inchangé. 

Les rangs limites pour accéder à la plupart des spécialités ont bondi de 1000 places au moins lors de nos premières simulations de choix. Par exemple, un étudiant qui souhaite faire un internat de Chirurgie digestive à Paris doit être aujourd’hui classé parmi les premiers 23 % de sa promotion, contre 35 % l’année passée. Cette différence est inacceptable.

Trop d’étudiants devront choisir une spécialité par dépit dans laquelle ils seront moins investis et la qualité de leurs soins en pâtira. Après six ou sept ans d’études acharnées on ne nous permet pas choisir notre métier. 

Non seulement nous sommes déçus, mais nous redoutons également notre début d’internat. En novembre prochain nos promotions d’internes seront moins nombreuses. Dans les spécialités à garde cela va encore alourdir la répartition des gardes, la charge de travail et mettre en danger la santé mentale des internes. La solution actuelle donnée au manque d’internes dans les hôpitaux ? Faire venir des médecins de l’étranger.
Le manque de médecins est senti par les soignants et les patients qui peinent de plus en plus à prendre rendez-vous avec des spécialistes partout en France. Il manque des postes dans toutes les spécialités et les subdivisions, laissez-nous choisir nos postes. Laissez-nous choisir notre avenir !

Pour conclure cette répartition de postes fermés ne prends pas en compte les souhaits des étudiants, ne reflète pas leur niveau ni leur travail acharné et multiplie les déceptions. Nous nous sentons totalement abandonnés à un cursus maltraitant.

En ne réagissant pas à cette fermeture de postes, nous donnerions raison à tous ceux qui ont redoublé pour éviter de faire partie de notre promotion « crash test », raison à ceux qui ont préféré faire médecine dans d’autres pays, raison à tous les jeunes qui renoncent à ces études pour leur difficulté et le manque de considération envers nos projets professionnels. 

Nous demandons avec insistance la réouverture des négociations sur le nombre de postes d’internes proposés pour mieux adapter leur répartition à la demande des étudiants.

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