Après la lettre aux Français d’Emmanuel Macron, affirmant qu’il « n’y a pas de gagnant » à l’issue des élections législatives, qui a pourtant accordé une majorité relative au Nouveau Front populaire, la CGT Cheminots appelle dans un communiqué ses syndicats à se mobiliser le jeudi 18 juillet (jour de l’élection du président de l’Assemblée) en organisant des rassemblements « pour exiger la mise en place d’un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire ».
« Ne nous faisons pas voler notre victoire ! »
« Le 18 juillet prochain, la Fédération CGT des cheminots appelle ses syndicats à organiser en lien avec les structures interprofessionnelles des rassemblements devant les Préfectures et à Paris à proximité de l’Assemblée nationale pour exiger la mise en place d’un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire », écrit le syndicat, qui ajoute : « Ne nous faisons pas voler notre victoire ! »
Une « première étape » a été franchie pour « renouer avec le progrès social », mais « le plus important reste à faire », écrit encore le syndicat qui « exig(e) » l’abrogation de la réforme des retraites, « des moyens pour nos services publics » et plus spécifiquement pour les cheminots, « arrêter le processus de privatisation de FRET SNCF et du transport ferré de voyageurs » et « des conditions sociales de haut niveau pour l’ensemble des cheminots du secteur ferroviaire » notamment.
La question du Premier ministre
Avec sa prise de parole, Emmanuel Macron et plus largement les macronistes tentent de convaincre que le Nouveau Front populaire, arrivé en tête des législatives de dimanche avec 190 à 195 députés, et tout particulièrement La France insoumise, ne sont pas légitimes pour gouverner seuls. Dans un communiqué, les députés Renaissance ont ainsi plaidé pour « des alliances programmatiques » au sein d’une « coalition de projet allant des sociaux-démocrates à la droite de gouvernement », sans LFI.
Les macronistes se divisent sur la question de l’alliance. Certains, menés notamment par Gérald Darmanin, lorgnent essentiellement la droite pour trouver des alliés. « Il peut y avoir un Premier ministre de droite, ça ne me gênerait en rien », a ainsi déclaré le ministre de l’Intérieur sur CNews et Europe 1, ignorant ainsi le verdict des urnes. Il rejoint la posture de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe.
Mais une autre frange du camp présidentiel, notamment son aile gauche, voit plus large. Sacha Houlié, marcheur de la première heure et ex-président de la commission des Lois, a annoncé qu’il ne « siégera pas » au groupe Renaissance, préférant tenter de créer un groupe « qui aille de la droite sociale à la gauche socialiste ».
A gauche, Jean-Luc Mélenchon a fustigé Emmanuel Macron qui, selon lui, « refuse de reconnaître le résultat des urnes qui a placé le Nouveau Front Populaire en tête » et « prétend donner du temps pour former une autre coalition par magouilles après les élections ». « Il doit s’incliner », a encore exhorté le leader insoumis, quand la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, a elle-aussi estimé que « la logique institutionnelle dicte d’appeler les chefs de parti du NFP » afin qu’ils lui proposent le « nom d’un Premier ministre » — pour l’instant toujours à préciser.