/image%2F7976795%2F20221101%2Fob_3004f0_logo.jpg){kind=logo}
/image%2F6886193%2F20231005%2Fob_67f8aa_capture.JPG)
La proposition a fait beaucoup réagir. Le président des Républicains Eric Ciotti a déclaré au journal Le Parisien samedi 30 septembre qu'il voulait "baisser les taxes sur les carburants et sur l'énergie" d'environ "15 centimes à la pompe, ce qui représente un coût de cinq milliards d'euros". Pour pouvoir financer cette baisse, il voudrait faire des économies sur les allocations chômage. "Nous devons aller plus loin dans la baisse de l'indemnisation du chômage. Aujourd'hui, plus de cinq millions de Français sont inscrits à Pôle emploi alors que des dizaines de milliers d'entreprises peinent à recruter", expliquait-il.
Idée critiquée par la secrétaire générale de la CGT. " Moi la question que je pose à Eric Ciotti c'est : il propose quoi pour que les chômeurs puissent aller chercher du travail ? Ils y vont en patin à roulettes, peut-être ?", a questionné Sophie Binet mercredi 4 octobre dans le 8h30 de franceinfo, "évidemment qu'il faut leur maintenir leurs allocations". La syndicaliste a ajouté ce commentaire : "Je rappelle que maintenant il y a moins de 40% des personnes inscrites à Pôle emploi qui sont indemnisés." Vraiment ?
Seulement 41,6% des demandeurs d'emplois indemnisés
Le chiffre donné par Sophie Binet est presque vrai. En réalité, ce ne sont pas "moins de 40%" des inscrits à Pôle emploi qui sont indemnisés mais ce n'est pas loin : seulement 41,6% des inscrits perçoivent une allocation chômage. Selon une note de synthèse mise à jour le 3 octobre par l'Unedic, l'association qui gère l'Assurance chômage, à la fin du premier trimestre 2023, 6,1 millions de demandeurs d'emplois étaient inscrits à Pole emploi et parmi eux seuls 2,54 millions étaient indemnisés.
La raison est simple : l'indemnisation n'est pas automatique. Il faut en faire la demande et être pris en charge par l'Assurance chômage. Seuls 59% des inscrits font partie de cette catégorie, soit 3,6 millions sur les 6,1 millions de demandeurs d'emploi. Et parmi ces 3,6 millions, tous ne perçoivent pas une indemnité car, pour cela, il faut correspondre à des critères précis comme avoir travaillé au moins six mois pendant les deux dernières années, avoir perdu son emploi involontairement, lors d'un licenciement économique par exemple, ou ne pas avoir déjà épuisé ses droits à l'allocation chômage.
1 000 euros net en moyenne d'allocation chômage
Ce qu'il faut savoir également, c'est que près de la moitié des demandeurs d'emploi travaillent, ne serait-ce que quelques heures par mois, selon une autre note de l'Unedic. Certains touchent une indemnité totale, d'autres partielle pour compléter leurs revenus, et les derniers pas du tout, notamment quand ils ont suffisamment travaillé et que leur revenu est plus élevé que le salaire qui avait servi au calcul de leurs droits.
En moyenne, les allocataires percevaient 1 275 euros brut en juin 2022, selon Pôle emploi, soit environ 1 000 euros net, dit l'Unedic. Au total, l'Unedic indique que 32 milliards d'euros d'allocations ont été versés à des demandeurs d'emploi en 2022.