Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
CGT Cochin

blog de la CGT de l'Hôpital Cochin

Bronchiolite : par manque de traitements, des maternités obligées de trier les bébés éligibles au Beyfortus

Publié le 25 Octobre 2023 par CGT Cochin in Actualité

Bronchiolite : par manque de traitements, des maternités obligées de trier les bébés éligibles au Beyfortus

INFO FRANCE INTER - Face à la très forte demande pour le Beyfortus, ce traitement qui prévient des formes graves de la bronchiolite, certaines maternités en manquent. Des règles de "surpriorisation" sont prises par les soignants pour administrer le traitement aux nourrissons les plus fragiles.

Juste avant l’été, la France a commandé 200.000 doses de Beyfortus aux laboratoires AstraZeneca et Sanofi, pour 700.000 naissances annuelles. Les autorités sanitaires tablaient en effet sur 30% maximum d’adhésion des parents. Mais, après une épidémie de bronchiolite très forte l’hiver dernierles parents disent massivement "oui" à ce traitement. Dans l’ensemble des maternités, ce taux d’adhésion oscille entre 60 et 80%. Fatalement, il va donc manquer des doses.

Pour continuer de prioriser les jeunes bébés, les plus à risque de faire une forme grave de la maladie, la direction générale de la santé a recommandé, vendredi 29 septembre, aux médecins de ville de suspendre les prescriptions du dosage pour les bébés de plus de 5 kilos. Depuis ce jour, toutes les doses sont donc fléchées vers les maternités. Mais malheureusement, ces préconisations ne suffisent pas non plus…

Le Beyfortus victime de son succès ?

"On compte les doses", nous confie un pédiatre du Sud de la France. "La gestion des stocks est extrêmement délicate", de l’aveu même de Christèle Gras-Le Guen, chargée par le gouvernement d'accompagner le déploiement du Beyfortus sur tout le territoire. "Entre deux livraisons, on est obligés de faire au mieux", concède-t-elle. "Chaque maternité a été obligée de gérer les doses qui arrivent au compte-goutte".

"Par endroits, entre deux livraisons, on a dû surprioriser", poursuit Christèle Gras-Le Guen. "À Nantes, dans mon hôpital et dans d’autres maternités, on a privilégié certains bébés pour leur administrer le Beyfortus." Et de lister les nourrissons "prioritaires" : "les tout-petits, avec des poids de naissance qui sont inférieurs à la norme, donc les bébés de moins de 2,5 kilos, des tout-petits avec des fratries, susceptibles d’être infectés, ou encore les bébés de familles qui vivent dans un contexte de précarité, car on sait que dans ces familles, il est plus difficile de respecter les gestes barrières".

Des négociations en cours pour des doses supplémentaires

Et pour les bébés qui ne sont pas prioritaires ? "On leur rappelle les gestes barrières, garder les bébés à l’abri des microbes, ne pas trop les sortir, ou porter un masque quand quelqu’un est malade dans l’entourage", rappelle Christèle Gras-Le Guen. "Bien sûr, ce n’est pas du tout idéal, on préfèrerait avoir des doses pour tout le monde mais ça veut dire aussi qu’on va pouvoir protéger au moins 200.000 nourrissons. La campagne rencontre un vrai succès, et ça, c’est très positif. Il faudra voir désormais pour mieux gérer les stocks les prochaines années."

À ce jour, environ 100.000 doses de Beyfortus 50 mg (pour les plus petits) et 44.700 doses de 100 mg (pour les enfants de plus de cinq kilos) ont été livrées. Il reste donc 38.000 doses de 50 mg et 10.000 de 100 mg qui devraient être livrées dans le mois de novembre. "Des volumes conformes aux prévisions initiales", assure-t-on au Ministère de la Santé. "Des volumes qui seront suffisants pour couvrir les besoins des maternités jusqu'en décembre", poursuit-on rue de Ségur.

"Et après le mois de décembre ? Si l'épidémie joue les prolongations pendant l'hiver, le gouvernement tente déjà d'anticiper." Selon nos informations, le ministère de la Santé est en pleine négociation avec les laboratoires AstraZeneca et Sanofi pour obtenir des doses supplémentaires pour tenir tout l'hiver.

 

(https://www.radiofrance.fr/franceinter/bronchiolite-par-manque-de-traitements-des-maternites-obligees-de-trier-les-bebes-eligibles-au-beyfortus-6279386?at_medium=newsletter&at_campaign=inter_quoti_edito&at_chaine=france_inter&at_date=2023-10-25&at_position=1)

Commenter cet article