Fréquemment, les salariés procèdent à l’enregistrement des paroles de l’employeur lors d’un entretien. Par exemple lors d’un entretien préalable à licenciement. Ou bien tout entretien, disciplinaire ou non.
C’est très facile, un smartphone en mode enregistrement suffit.
Pour le salarié, l’objectif de l’enregistrement est le suivant : menaces, propos discriminatoires…etc…sont enregistrés pour servir de preuve.
L’enregistrement est réalisé afin de tenter d’obtenir une preuve qui serait produite en justice.
Cependant, il faut savoir que l’enregistrement des paroles à l’insu d’une personne constitue un moyen de preuve illicite.
L’article 9 du Code de Procédure Civile prohibe tout stratagème ou mode de contrôle à l’insu des personnes non-informées de l’existence du moyen de contrôle ou d’enregistrement sonore ou visuel.
Ainsi , la loyauté des débats invite les parties, en matière civile, à ne produire que des enregistrements réalisés avec le consentement de l’auteur des propos. Ainsi, tout enregistrement, quels qu’en soit le motif, images ou paroles saisies à l’insu d’une personne constitue un mode de preuve illicite.
Pour le salarié, mieux vaut donc se faire assister lors de l’entretien, comme la loi le permet. Pour l’employeur, c’est la même chose, une personne de l’entreprise peut l’assister. C’est dans ces conditions que les choses se passent le mieux pour les deux parties.
Voir par exemple Cour d’appel, Nîmes, Chambre sociale, 18 Avril 2017 – n° 15/03079
Ou aussi Cour d’appel, Paris, Pôle 1, chambre 2, 3 Juillet 2014 – n° 14/05704
Il peut y avoir des conséquences pénales en cas d’enregistrement illicite. Les dispositions des articles 226-1 et 226-2 du code pénal érigent en délit toute atteinte volontaire, au moyen d’un procédé quelconque, à l’intimité de la vie privée d’autrui, notamment par l’enregistrement et la conservation, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel,
L’article 226-1 du code pénal dispose qu’est puni d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende le fait, au moyen d’un procédé quelconque, volontairement de porter atteinte à l’intimité de la vie privée, en captant, enregistrant ou transmettant, sans le consentement de leur auteur, des paroles prononcées à titre privé ou confidentiel.
Source Yves NICOL avocat Lyon novembre 2019
https://avocatalk.fr/peut-on-enregistrer-son-employeur-par-exemple-lors-de-lentretien-prealable/