La journée de 8 heures est une vieille revendication ouvrière. Elle a été portée par la Confédération générale du travail (CGT) et de nombreux députés socialistes, [1] qui ont déposé plusieurs propositions de loi à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.
La Première Guerre mondiale et le contexte économique de reconstruction qui suit l'armistice de 1918 donnent enfin l'occasion de faire aboutir cette revendication. Plusieurs arguments en faveur de la loi des 8 heures sont développés. L'afflux de main-d'œuvre, provoqué par le retour des hommes du front, fait craindre une montée du chômage, d'autant que les femmes, qui ont pris leur place pendant la guerre, se sont habituées à travailler. La CGT et les socialistes proposent alors la réduction du temps de travail comme moyen de libérer des places ; il s'agit de partager le travail. La mesure est donc présentée comme juste mais également comme efficace sur le plan économique. Ces arguments seront cette fois-ci entendus par le gouvernement dirigé par Clemenceau, qui demande à son ministre du Travail, Pierre Colliard, de déposer un projet de loi à la Chambre des députés. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_des_huit_heures)
[1] Le Parti Communiste ne sera créé que plus tard, en 1921. A l'époque, le terme "socialistes" désignait surtout des "progressistes" et regroupait aussi bien des sociaux-démocrates favorables à des réformes mais sans remettre en cause le capitalisme et la bourgeoisie (les socialistes, PS et FI actuels), que des révolutionnaires sachant que l'exploitation des travailleurs ne peut que perdurer avec le capitalisme qu'il faut donc renverser (les communistes actuels) [note CGT Cochin]