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Le 18 mars 1871, Adolphe Thiers tentait de désarmer le peuple de Paris en faisant enlever les canons de la garde nationale entreposés à Belleville et Montmartre.
C'est un échec cinglant, non seulement car la mobilisation des parisiens faisait échouer le projet, mais en plus le 88ème régiment de ligne fraternisait avec la population.
Paris échappait alors au contrôle du gouvernement replié à Versailles, l'insurrection populaire triomphait. La Commune de Paris venait d'entrer dans l'Histoire internationale des luttes :
« La Commune a été le tombeau du vieux socialisme spécifiquement français. Mais elle a été en même temps le berceau du communisme international, nouveau pour la France. » F. Engels, 1884
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Héritage de la Commune
La Commune de Paris, bien que courte dans sa réalisation, laisse des traces pour la gauche française et internationale9. Le pamphlet que rédige Marx au lendemain de la Commune dénonce l’injustice d’un gouvernement qui, à l’image de Thiers, se méfie des révolutions. Si l’idée de départ de Karl Marx semble être avant tout celle de mettre en lumière les combats de la classe ouvrière, c’est surtout les faits qu’il décrit qui restent dans le souvenir collectif. Ainsi, le mythe de la lutte pour la liberté et les idéaux qui fut à l’origine de la Commune se cristallise à travers des lieux de mémoire, comme le mur des Fédérés du Père Lachaise auquel il fait de nombreuses fois référence (L’État et la Révolution de Lénine au chapitre 310, Discours pour le XVe anniversaire de la Commune (1888), Fragment d'un projet d'appel pour le XXIe anniversaire de la Commune (1894)).
Conséquences théoriques
L'histoire de la Commune de Paris permet à Marx de réévaluer l'importance de certains de ses écrits antérieurs. Dans la préface de 1872 au Manifeste communiste, il écrivait qu'«il ne faut pas attribuer trop d'importance aux mesures révolutionnaires énumérées à la fin du chapitre II. Ce passage serait, à bien des égards, rédigé tout autrement aujourd'hui.»11. C'est ce passage antérieur qui a cherché à montrer le processus de prise du pouvoir étatique par les travailleurs. À la suite de la publication de La Guerre civile en France : « La Commune, notamment, a démontré que la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre telle quelle la machine de l'État et de la faire fonctionner pour son propre compte11,12,13. »
Lénine reprend les conclusions de Marx sur la nécessaire transformation du pouvoir au-delà de sa simple conquête dans le chapitre 3 de l’État et la Révolution, citant abondamment la Guerre civile en France14.